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Les Tetrodons a Claouey

  • Photo du rédacteur: Pascale Lassus Portarrieu
    Pascale Lassus Portarrieu
  • 13 juil.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 juil.

1 - La grande histoire de la MIACA 

(mission interministérielle de la côte aquitaine)


Entre 1950 et 1970, l’Aquitaine est une région dépourvue de dynamisme dont les principales ressources proviennent essentiellement des productions traditionnelles telles que l’agriculture et la sylviculture.

Dés 1966, Olivier Guichard, Délégué à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale, crée un Groupement Interministériel d’Études pour l’aménagement de la Côte Aquitaine nommé le «Groupe Central». A la même époque, le premier ministre Georges Pompidou effectue un voyage en hélicoptère de la Côte Aquitaine, et déclare que cette dernière va devenir «la zone touristique la plus attractive d’Europe». Il annonce un grand effort du gouvernement pour créer un organisme coordonnateur et développer le tourisme tout en freinant une prolifération urbaine désordonnée.

LA  MIACA est officiellement crée par décret en 1697.

Avec deux présidents, deux approches différentes, deux plans d’aménagement se succéderont pour la côte Aquitaine : le « plan Saint-Marc » en 1969, non approuvé, et le « plan Biasini » en 1972.

C’est dans le cadre du plan BIasini qu’un programme de 9 unités principales d’aménagement pour les Landes et la Gironde sera élaboré. En Gironde l’UPA 4 représente la Presqu’île de Lège-Cap Ferret.


Le programme très ambitieux aux objectifs vertueux prenait en compte les villages de Claouey, du Cap Ferret, de Piraillan :

Rendre accessible au plus grand nombre le site de la pointe du Cap-Ferret, site à protéger dans son caractère naturel par les mesures les plus efficace, permettre dans un esprit d’ouverture sociale, l’élargissement de l’éventail de la clientèle, offrir aux Bordelais des possibilités nouvelles de fréquentation journalière en toutes saisons, assurer la coordination avec les problèmes de l’ostréiculture.

De ce programme émergera finalement la création d’une seule ZAC à Claouey visant à renforcer l’offre d’équipements et d’hébergements touristiques.


En 1976, Claouey accueillera ainsi :

  • Le village de vacances Cap Forêt.

  • Le camping des Embruns.

  • Un pôle d’équipements sportifs regroupant des terrains de tennis



2 - Un village de Vacances (VVF) audacieux


Dés 1971 est crée un organisme interministériel "Le Plan Construction ". Sa mission : mobiliser professionnels du bâtiment, administrations et scientifiques en vue de stimuler l'innovation dans tous les aspects de la construction de logements. Une approche globale alliant conception, coûts, et cadre de vie des bâtiments à usage d'habitation. Le Tétrodon sera remarqué et distingué par le Plan Construction au titre de l'innovation en matière d'habitat touristique.

A Lège-Cap Ferret, l’association VVF récemment titulaire d’un bail à construction à Claouey au lieu-dit Capéran, opte pour ce type d’habitat de loisirs en faveur du tourisme social. Aménagé sur les plans de l’agence DLM à Montrouge, l’association VVF implante en 1976 les tétrodons, conçus par les architectes de l’AUA dès la fin des années 60.

90 unités seront commandées et installées entre 1976 et 1981 sur le site VVF.

Emblématiques du renouvellement des formes et des matériaux, influencés par le design italien et le mouvement pop, ils témoignent de l’ingéniosité de leurs concepteurs, investis dans le tourisme social mais aussi du rôle déterminant joué par VVF dans la démocratisation des loisirs et dans l’émergence de nouveaux types d’habitat de vacances alliant réduction des coûts et innovations architecturales.

Les caractéristiques techniques des Tétrodons, leur niveau de modularité, par juxtaposition ou superposition, venaient parfaitement répondre à la demande de flexibilité des capacités d’accueil par addition de structures, ou de modifications de fonctions par le jeu de coques et d’éléments, au gré des besoins du VVF. Pas de fondation pour le Tétrodon qui est installé sur des pilotis. Une technique qui évite les importants nivellement de terrain d'une part, confère à cet habitat desservi par de simples sentiers, une forme de légèreté, et une parfaite intégration sous les pins de la forêt de Claouey.

L’aménagement intérieur conçu par Annie Tribel (architecte designer), qui tôt avait rejoint les rangs de l’AUA, conjugue habilement technicité et esthétique. Du polyester moulé, des résines et polymères, des panneaux stratifiés pour les cloisonnements de la salle d'eau, des toilettes, des placards, une uniformité de couleurs, offrent une grande sobriété, un gain de place en termes de mobiliers, au service d'une optimisation de l'espace de vie central.

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3 - C’étaient les Vraies Vacances


A l'occasion d'une enquête menée auprès des clientèles VVF en France, sur l'offre en logements de vacances du réseau, le Tétrodon de Claouey se se distinguera nettement des autres produits, "qualifié de logement original, dépaysant, nettement différencié par son architecture, sa forme, ses volumes et matériaux, du logement habituel" .

 

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 4 - La fin des Tétrodons


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Les années 60, marquées par l’euphorie technologique, la conquête de l'espace, la croissance… ont influencé de jeunes architectes qui tentaient d'échapper à "l'ombre pesante des maîtres".

50 ans plus tard, après 2 chocs pétroliers qui ont stoppé la production industrielle des Tétrodons dont les coûts de fabrication étaient devenus trop lourds, avec l’émergence des politiques de développement durable, les nouvelles attentes du public en matière de logement de loisirs, les Tétrodons de Claouey ne sont plus si populaires, jugés polluants, bas de gamme.

2012 marque ainsi la disparition des Tétrodons dans le paysage local.

 

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